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Tching Tchang Tchong
10 octobre 2009

marseille 4

J’ai revisité l’appartement, mais cette fois-ci en repensant à l’histoire torturée de ce couple. Ces trois machines à coudre qui avaient creusées des ridules sur le visage flétrie de madame Thip, ces photos des agences de voyage de Thaïlande présentées comme des photos souvenirs. J’ai essayé d’imaginer la douleur que l’on pouvait éprouver à attendre 17 ans dans l’envie de retourner voir son pays, sa famille, ce manque, cet isolement.

 

Normalement, j’étais censé aller habiter ces L. qui elle-même habitait en colocation et qui était à Marseille depuis l’année dernièe. Le problème c’était que depuis janvier 09, L. a eu  une nouvelle coloc qui n’a jamais payé son loyer. Elles s’en sont rendues compte vers juin, lorsque le propriétaire était venu leur dire qu’elles avaient trois heures pour quitter l’appartement. La nouvelle coloc avait intercepté les lettres d’avertissement et les avait planquées.

 

Comme mon père n’était là que pour deux ou trois jours, on en a profité pour faire le tour des appartements. Malheureusement pour nous, à cette période de l’année les bonnes affaires sont déjà toutes prises, il ne nous restait que les studettes ou chambres hors de portée.

 

Le 20 septembre, mon père a pris le TGV pour rentrer à Paris, m’abandonnant chez les Fawters. Malgré toutes les souffrances que m’a fait endurer mon père, il est impossible qu’un fils déteste son père, aussi impossible qu’un père déteste son fils. Bien que je ne sois plus un gamin, il était inquiet de m’abandonner chez des inconnus dans un quartier chaud de Marseille; quant à moi, en dépit de mon indifférence, j’ai décidé de ne pas jeter cette vieille casquette ASUS de mon père qu’il avait oublié en partant.

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