Mes anciens amis imaginaires

Alors tout d'abord : non, je ne parle pas de mes potes du net. Mais bien de personnes qui n'existent pas.

Quand j'étais plus jeune (aux alentours de 11~16 ans), j'avais beaucoup d'amis imaginaires. A l'époque, je réfléchissais déjà beaucoup, et ces gens-là m'aidaient à réfléchir. Tout se passait dans ma tête, je dialoguais avec ces personnes, je réfléchissais avec eux sur certains soucis, car j'ai toujours eu beaucoup beaucoup de problèmes familiaux. Cette être imaginaire, et j'étais conscient qu'il n'existait pas, m'apportait un certain recul. Il voyait ma vie à la 3e personne. On n'a pas forcément besoin d'avoir un pote imaginaire pour ça, un ami ou un parent aurait pu suffire. En fait, je me souviens que quand j'étais petit, je n'avais pas le "droit" de parler ou de regarder les gens dans les yeux (perçu comme de la provocation, ou une forme d'insoumission). Pas le droit de parler car dès que je disais queqlues choses je me faisais réprimander, je faisais aussi un amalgame entre parler et "répondre aux grandes personnes". Je ne sais pas si c'est à cause de ça que je me suis renfermé dans cet univers imaginaire ou si ça m'a empêché d'en sortir. Apparemment, beaucoup d'enfants ont des amis imaginaires. Parmis mes amis fictifs, il y avait souvent mes héros, des gens à la psychologie différente, et que j'admirais, qui apportaient un autre point de vue. Autrefois, mon père était très croyant, et ça avait déteint sur moi. Quand j'avais un souci, il m'arrivait de discuter avec ce dieu imaginaire, qui était en fait la personification de certaines valeurs, et de suivre ses conseils. Le grand avantage de pouvoir dialoguer avec ces gens c'est d'avoir du recul, de pouvoir nous mettre à leur place et avoir un regard retrospectif différent.

En y pensant, il y a quand même un risque à avoir ces amis fictifs. Moi, je croyais profondément en eux, ils parvenaient à me convaincre ou à me persuader que ce que je faisais était bien ou mal. Imaginez que mes héros étaient des personnes malveillantes ou perverses.

Aujourd'hui, et depuis pas mal de temps, je ne suis plus comme ça. C'est peut-être parce que, étant jeune, je n'avais pas confiance en moi, et j'avais besoin de quelqu'un pour me guider. Et comme je ne trouvais personne, cette personne c'était donc d'autres personnalités de moi-même.

J'ai pensé à migrer vers un autre blog pour tout recommencer. Au lieu de balancer mes articles tels quels, je pourrais les travailler un peu plus. Au lieu de dire "je pense que je pense que", présenter les choses autrement, comment j'en suis venu à penser ainsi etc. Inserer des personnages, un truc un peu plus romancé. En gros, rendre le blog plus "intéressant"... pour moi ! Car je replonge, en quelque sorte, dans l'univers de mon enfance.

Au final, ça ressemblera un peu au roman d'un auteur que je déteste : Bret Easton Ellis. Lunar Park. Je le déteste car il emploie le combo violence+sexe+provoc. Ce n'est pas incompatible (cf. romans gothiques) mais c'est trop commercial. Maintenant je risque de faire un truc dans le même genre involontairement. Et puis, ça ressemblera pas mal au roman de Robert Louis Stevensen, Strange Case of Dr Jekyll and Mr Hyde, que je n'ai pas lu mais que j'ai commandé. M'enfin, je n'ambitionne pas d'écrire un roman non plus.

nb. Je ne mettrai pas de lien vers l'autre blog. J'ai remarqué un truc chez les blogueurs. En général, on aime être anonyme pour raconter tout et n'importe quoi. Donc on blog sous un pseudonyme. En même temps, on veut être lu, donc on ouvre des discussions. Puis au fur et à mesure, on n'est plus aussi anonyme que ça. Certains commentateurs reviennent, vous reconnaissez leur pseudo, leur goût, leur point de vue. Vous n'êtes plus tout à fait anonyme. Sur ce blog les commentaires sont ouverts, sur l'autre ils seront fermés.